Créer une société de gestion d’actifs : comment et conseils pour réussir

La réglementation européenne impose un capital minimum de 125 000 euros pour lancer une société de gestion d’actifs agréée. Pourtant, certains acteurs contournent cette exigence grâce à des statuts dérogatoires ou des partenariats transitoires. Les barrières à l’entrée ne garantissent ni la rentabilité ni la longévité des structures nouvellement créées.

L’obtention de l’agrément de l’Autorité des marchés financiers (AMF) ne suffit pas à sécuriser l’activité. La maîtrise des risques opérationnels, la transparence vis-à-vis des investisseurs et l’adaptation constante aux marchés conditionnent la viabilité et la croissance de l’entreprise.

Comprendre la gestion d’actifs : enjeux et panorama du secteur

La gestion d’actifs façonne la finance moderne. Elle vise à administrer, pour le compte de particuliers, d’entreprises ou d’institutions, un large éventail d’investissements : actions, obligations, fonds d’investissement, private equity. En France, ce secteur pèse plusieurs milliards d’euros sous gestion. Cette force de frappe influence à la fois l’économie nationale et l’épargne de milliers de foyers.

Dans ce paysage, les acteurs de gestion active se partagent le marché. On y trouve des géants internationaux comme BlackRock ou Axa, mais aussi un tissu dense de sociétés plus modestes, family offices ou spécialistes de la gestion d’actifs immobiliers et du private equity. Chacun construit ses propres stratégies, adaptées à la volatilité des marchés, à l’évolution des besoins clients et à la concurrence directe des autres sociétés de gestion.

Le secteur ne se limite pas à la simple sélection de titres. Voici les principales missions qui reviennent aux sociétés de gestion :

  • Gestion collective : mutualisation des fonds à travers OPCVM, SICAV, FCP.
  • Gestion sous mandat : création de portefeuilles sur mesure pour chaque client.
  • Conseil en investissement : accompagnement stratégique dans les choix d’allocation.

Le dynamisme de l’asset management en France repose sur la capacité d’innovation, la compréhension fine des cycles économiques et la qualité du dialogue avec des clients de plus en plus avertis. Les défis dépassent la simple performance. Ils engagent aussi la confiance, la responsabilité et la transparence dans la gestion de l’épargne collective.

Pourquoi créer une société de gestion d’actifs aujourd’hui ?

Monter sa société de gestion d’actifs aujourd’hui, c’est répondre à une demande croissante de solutions patrimoniales personnalisées. Les attentes évoluent : volatilité des marchés, diversification des placements, émergence de nouveaux besoins, notamment en gestion de patrimoine et en private equity. Les services proposés dépassent largement la gestion de portefeuilles classiques, intégrant désormais l’immobilier, l’assurance vie et des investissements non cotés.

Chaque année, la France enregistre plusieurs dizaines de milliards d’euros investis dans ces véhicules. Cet engouement ouvre la voie à de nouvelles sociétés, notamment grâce à la montée en puissance des family offices et des structures dédiées à une clientèle de particuliers ou d’entrepreneurs. Le cadre réglementaire, exigeant mais structurant, favorise la création d’entreprises, micro-entreprises, SARL, SAS, à condition de présenter un business plan sérieux et une étude de marché solide.

Quelques leviers à activer :

Pour se démarquer, plusieurs axes s’offrent à ceux qui souhaitent créer leur société de gestion d’actifs :

  • élaborer des stratégies d’optimisation fiscale pertinentes ;
  • accompagner les clients dans la diversification de leur patrimoine ;
  • ouvrir l’accès à des classes d’actifs jusque-là réservées à une minorité : immobilier, private equity ;
  • tisser une relation de confiance, fondée sur la transparence et la personnalisation du conseil.

Face à la concentration des grands groupes, il existe une place pour des structures agiles capables de répondre à des besoins spécifiques. L’évolution démographique, la diversité des profils d’investisseurs et le besoin d’accompagnement sur mesure créent des opportunités pour les nouveaux venus.

Quelles étapes et obligations pour lancer sa propre structure ?

La première étape consiste à choisir le statut juridique adéquat. Selon que vous optez pour une SAS, une SARL ou une micro-entreprise, les exigences diffèrent en matière de gouvernance, de capital et de responsabilité. Ce choix influence la relation avec vos partenaires financiers et renforce la crédibilité auprès des clients.

La conformité réglementaire ne se discute pas. L’Autorité des marchés financiers (AMF) contrôle strictement l’activité : son agrément est indispensable. Un dossier solide doit prouver la solidité du projet, la compétence des dirigeants et une organisation interne irréprochable, notamment sur la gestion des risques et la prévention des conflits d’intérêts.

Souscrire une responsabilité civile professionnelle s’avère indispensable pour couvrir l’activité et limiter l’impact financier d’éventuelles erreurs. L’inscription à l’ORIAS (registre des intermédiaires) est également obligatoire pour ceux qui souhaitent proposer des produits financiers à la vente.

Un business plan détaillé, adossé à une étude de marché sérieuse, s’impose pour convaincre partenaires bancaires et investisseurs. Ils attendent des projections concrètes sur la structure de coûts, la stratégie d’acquisition client et une analyse du paysage concurrentiel.

Enfin, s’appuyer sur des conseillers en gestion de patrimoine (CIF) peut accélérer la montée en puissance de la société. Leur réseau et leur expertise permettent d’accéder rapidement à une clientèle exigeante, atout non négligeable dans un secteur aussi concurrentiel.

Groupe de professionnels en réunion dans une salle de conférence

Stratégies d’investissement et conseils pratiques pour réussir dans la gestion d’actifs

Construire une politique d’investissement cohérente

Fonder sa stratégie d’investissement sur des analyses solides et des choix assumés s’avère payant. Les sociétés performantes équilibrent soigneusement leur allocation entre actions, obligations, private equity, en tenant compte des cycles économiques et du profil de risque de chaque client. Le conseil en investissement financier prend ici tout son sens. Il s’agit d’anticiper la volatilité, de bâtir des scénarios et d’ajuster régulièrement les portefeuilles pour rester aligné avec les objectifs définis.

Maîtriser la relation client et la transparence

Rien ne remplace une relation de confiance. Les clients attendent de la clarté sur les performances, mais aussi sur les frais, la composition des portefeuilles et les risques inhérents. Les maisons reconnues comme BlackRock, Axa ou HSBC ont bâti leur réputation sur la qualité de l’information délivrée, sans faux-semblants.

Voici quelques pratiques à mettre en place pour renforcer la relation client :

  • Segmentez la clientèle : distinguez particuliers, entreprises et family offices pour mieux répondre à leurs attentes.
  • Adaptez le conseil en gestion de patrimoine aux projets : préparation à la retraite, transmission, recherche de performance.
  • Mettez en avant des solutions sur mesure : fonds ouverts, gestion sous mandat, véhicules d’investissement dédiés.

La gestion d’actifs va bien au-delà de la simple allocation financière. Elle exige un accompagnement dans la durée, une écoute attentive et une capacité à ajuster les solutions aux évolutions de chaque client. Ceux qui réussissent conjuguent culture du résultat, agilité et pédagogie à chaque étape du parcours.

Dans ce secteur, la réussite ne se décrète pas : elle se construit, dossier après dossier, rencontre après rencontre. Et parfois, il suffit d’une stratégie clairement assumée pour transformer un portefeuille et, par ricochet, le destin d’une société de gestion d’actifs.

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